Etat des lieux pour ethnopsy..

 

 

 

 

Patrick Fermi

sculpture de Peralta

Sculpture de Peralta                 

 
 

 

Cet article est originellement un addenda d'un livre écrit conjointement avec Anne Vanesse : Figures hongroises - Géza Róheim - Viola Tomori  [ voir ici ]grille.gif (47 octets)Patrick Fermi - mars 2013

 

ethnopsy ... repères pour aujourd'hui

Mis à part quelques observations isolées, la psychiatrie et la psychologie ont attendu le début du XXe siècle pour s'interroger sur l'influence de la dimension culturelle. L'article Folie et civilisation au XIXe siècle, sous-titré Histoire d’un débat et naissance du regard psychiatrique transculturel, du Dr Luc Huffschmitt, offre un panorama des courants idéologiques qui ont progressivement amené à prendre en compte la variable culturelle. Bien sûr, auparavant, de nombreux penseurs avaient disserté sur la relativité des cultures. En Europe, Montaigne fut certainement le plus emblématique de ces penseurs. Mais dans le champ plus spécifique de la médecine et des sciences humaines, le voyage à Java du psychiatre allemand Kraepelin inaugure véritablement les débuts du transculturel, même s'il s'agit encore que de psychiatrie comparée. Peut-être devrait-on aussi donner une place particulière à la Völkerpsychologie de Wilhelm Wundt, même si là encore, il ne s'agit pas vraiment de ce que l'on entendra dans les décennies suivantes comme la psychologie des peuples.

On sait que Freud fut très tôt préoccupé par la Culture mais ce sera la critique de l'ethnologue Malinowski qui entrainera la psychanalyse sur le terrain réel des cultures. Et là, on connait la place éminente de Géza Róheim. Dans le cadre de cet article, je me limiterai à cette orientation et je m'en tiendrai à quelques remarques générales sur ce que l’anthropologie psychanalytique de Róheim n’est pas devenue. Cette formulation pourra paraître étonnante mais la raison en est simple. Róheim – comme Devereux – n’a pas fait école et à ma connaissance parmi les auteurs reconnus aucun ne s’inscrit dans une filiation théorique identifiée comme telle. Par contre, s’il existe un ensemble « anthropologie psychanalytique » Géza Róheim en est le principal fondateur, non pas tant dans un corpus théorique qui n’aurait cessé de s’étoffer mais, croyons-nous, dans la reconnaissance et l’ouverture d’un domaine à explorer.[1] Arrêtons-nous sur les termes : ethnopsychanalyse, ethnopsychiatrie, anthropologie psychanalytique.

D’abord, au vu de l’ensemble des travaux passés et présents qui s’y réfèrent, il apparaît clairement que ces termes ne sont pas synonymes. Ensuite, chacun d’eux est loin de constituer un ensemble univoque. Comme je l’ai déjà montré dans Ethnopsychanalyse : esquisse d’un roman familial (Fermi 2002), diverses distinctions manifestes se dégagent.

 

ethnopsychanalyse

Si l’on s’en tient aux travaux de Devereux [2], on peut dire que l’ethnopsychanalyse se définit comme l’application de la psychanalyse à des matériaux anthropologiques, aussi bien dans le domaine du normal que du pathologique. Mais c’est là une définition qui peut aussi s’appliquer à de nombreuses études d’anthropologie psychanalytique ne revendiquant pas nécessairement l’appellation d’ethnopsychanalyse. Le travail de Róheim pourrait d’ailleurs se définir ainsi mais on sait qu’il n’a jamais utilisé ce terme même si comme nous l’avons déjà mentionné, il fut rédacteur en chef d’une série intitulée « Essais d’ethnopsychologie » restée inachevée. Aujourd’hui, et bien que le sujet reste controversé, on peut distinguer entre ethnopsychanalyse comme pratique et théorie liée à des consultations spécialisées ou encore ethnopsychanalyse comme étiquette d'une tendance ethnologique particulière.

Parmi les consultations spécialisées, les pratiques cliniques se réclamant exclusivement « d’une ethnopsychanalyse » sont inexistantes (à notre connaissance) même si la majorité d’entre elles regardent ce champ avec bienveillance, notamment pour beaucoup en se référant au principe de complémentarité de Devereux. Les exemples français me semblent représentatifs de ce constat. On pense ici aux consultations du Centre Avicenne de Bobigny aujourd’hui dirigé par Marie Rose Moro. L’initiateur en fut Tobie Nathan qui s’en est détaché pour fonder le Centre Georges Devereux. On notera cependant que ces institutions et leurs auteurs, au fil du temps, semblent préférer les appellations d’ethnopsychiatrie et de psychiatrie transculturelle. Ethnopsychanalyse n’apparaît plus guère que dans le nom de l’association présidée par Marie Rose Moro. Dans le titre Association Internationale d’EthnoPsychanalyse (AIEP), petit détail « clinique » à remarquer, la majuscule P. Il y a bien sûr des raisons fonctionnelles (et esthétiques) pour la lisibilité et l’acronyme mais on peut aussi faire un rapprochement avec le premier livre de François Laplantine sur ce sujet, Ethnopsychiatrie. En effet, dans cet ouvrage un trait d’union reliait ethno-psychanalyse, faisant ainsi s’interroger sur les sous-entendus : simple cohabitation, union libre, alliance officielle ? Les consultations spécialisées soutenues par l’Association Géza Róheim se référaient au complémentarisme de Devereux et à l’ensemble théorique représenté par les travaux de cet auteur et par ceux de Géza Róheim mais sans vouloir en revendiquer un prolongement direct à la manière de ceux qui se disent freudien, adlérien, jungien, reichien, lacanien etc.

Au niveau anthropologique, le terme ethnopsychanalyse a pu être utilisé mais là aussi sans se référer nécessairement à Róheim ou Devereux. L’ouvrage Ethnopsychanalyse en pays bamiléké de Pradelle de la Tour en serait une des illustrations alors que Observations de la genèse du Moi chez les Dogons de Paul Parin et Fritz Morgenthaler en serait une autre, bien différente dans l’esprit et dans la forme. Cette dernière orientation que le temps a fini par reconnaître comme école zurichoise d’ethnopsychanalyse, on pourra en suivre les travaux, les prolongements et les connexions dans les ouvrages conséquents du psychanalyste viennois Johannes Reichmayr. Pour ses acteurs eux-mêmes, il est certainement abusif de situer cette école au niveau anthropologique, elle est simplement ethnopsychanalytique.

Pour avoir une vue générale, on peut se reporter à une Histoire de l'ethnopsychanalyse contenue dans La folie du Chaman même si son auteur, Richard Lioger, considère que « La prise en compte des thèses que Freud y développe (dans Totem et tabou) […] sans le recul que le travail de Lacan y apportera plus tard, est inacceptable pour un ethnologue. » (2002 :7).  Ce n’est qu’un point de vue parmi d’autres possibles. On pourra aussi se reporter à l’étude de Giordana Charuty, Anthropologie et psychanalyse : le dialogue inachevé (1992). Les lecteurs germanophones pourront consulter Ethnopsychanalyse. Das Unbewusste in Wissenschaft und Kultur de Matthias Adler publié en 1993.

ethnopsychiatrie et psychiatrie transculturelle

Le terme d’ethnopsychiatrie paraît mieux correspondre à ce qui rassemblerait les théories relatives aux perturbations psychologiques que des indigènes élaborent pour eux-mêmes, c'est-à-dire dans le même esprit que ce que l’on rassemble aujourd’hui sous le terme d’ethnothéorie. L’ouvrage Ethnopsychiatrie des Indiens Mohaves en serait l’exemple type. On pourrait aussi historiquement y ranger L'interprétation et la thérapie traditionnelles du désordre mental chez les wolof et les lebou d’András Zempléni. Mais on pourrait aussi considérer que ce magnifique travail relève d’une forme d’anthropologie de la maladie. D’ailleurs, Ariane Deluz (1991)  considère le terme ethnopsychiatrie « comme une branche parmi d’autres de l’anthropologie de la maladie et/ou de l’anthropologie médicale, ou encore de l’ethnomédecine : elle est alors proche de la psychiatrie transculturelle ou même de la sociologie des maladies mentales ». Dans une perspective comparable aux précédentes, on peut citer Ethnopsychiatrie maghrébine (1993) d’Ali Aouattah, ouvrage qui a beaucoup influencé les praticiens de ce champ. Quoiqu’il en soit, les années passant, le champ de définition de l’ethnopsychiatrie se distend en incluant tout à la fois des pratiques cliniques, des orientations méthodologiques et théoriques, certaines prenant leurs distances d’avec la psychanalyse. De Ethnopsychiatrie compréhensive (2005) de Jacques Hureiki à Ethnopsychiatrie psychanalytique (2007) de François Laplantine, on perçoit l’importance croissante des adjectifs. Aux périphéries de cette extension le terme lui-même tend à se convertir en psychiatrie transculturelle ou à être critiqué avec tant de véhémence qu’il finit par être taxé de culturalisme néo-colonialiste [3]. Élisabeth Roudinesco, que l’on ne pouvait déjà pas suivre lorsqu’elle affirmait qu’« historiquement, l’ethnopsychanalyse est née de l’ethnopsychiatrie fondée par Emil Kraepelin », et peut-être emportée dans ses élans passionnels, va même jusqu’à parler de « retour à la barbarie ».[4]

Le terme de psychiatrie transculturelle, aujourd’hui banalisé en Europe, est originaire du monde anglo-saxon, plus particulièrement d’abord du Canada. C’est en 1955 qu’Eric Wittkower et Jack Fried créaient la section d’études psychiatriques transculturelles à l’Université McGill de Montréal et un réseau d’échanges de données concrétisé par la Transcultural Psychiatric Research Review, devenue aujourd’hui Transcultural psychiatry. Ce courant et ses extensions ne font plus que de très brefs rappels à Róheim et à Devereux, voire à la psychanalyse. L’observation des actions et des publications relatives à une clinique attentive à la culture, tend à montrer une ligne de démarcation entre le monde anglo-saxon et celui de l’Europe continentale. Cette ligne est ténue, perméable, connaît quelques exceptions, mais il apparaît bien que les mouvements « ethnopsy » ne concernent essentiellement que l’Europe et le Québec. Là, et si l’on en juge à travers les publications, l’ethnopsychiatrie se réfère à Devereux, Nathan, Moro (Pocreau 2006) et/ou a voulu expérimenter des voies originales comme dans le « Projet Jean-Talon » (Sterlin 2006) devenu un hochepot d’orientations qui l’a éloigné des modèles français initiaux. Il est possible qu’en amont, c’est ce que soutient Serge Arpin (2006), cet éloignement soit d’abord celui d’un rapport particulier à la psychanalyse.[5] Les pays pratiquant le multiculturalisme et/ou le communautarisme subissent des mouvements complexes consistant simultanément à reconnaître les particularismes et à les relier par des approches transversales conduisant – comme le nom l’indique – au « transculturel ».

périphéries

Entre ethnopsychanalyse et psychiatrie transculturelle, il existe un certain nombre d’expériences et de travaux où psychanalyse et culture se côtoient sans pour autant se laisser enfermer dans une catégorie précise. C’est ce qui justifie le terme de périphérie dans l’en-tête de cette partie. Vers le milieu des années cinquante, des psychiatres, ethnologues, psychologues, psychanalystes se sont rencontrés autour du professeur Henri Collomb et ont travaillé conjointement une dizaine d’années à l’hôpital de Fann, au Sénégal et cela, en collaboration avec des praticiens traditionnels. C’est dans ce cadre que des ethnologues comme Andras Zempléni et Jacqueline Rabain étudièrent si finement les cultures autochtones et que des psychanalystes, Marie-Cécile et Edmond Ortigues (1966),  élaborèrent leur fameux Œdipe africain. Sans pouvoir ici entrer dans les détails, on peut cependant retenir que pour ces auteurs si cet Œdipe est bien celui de Freud il en diffère aussi parfois dans la forme empruntée. Globalement la problématique œdipienne décrite serait déplacée horizontalement sur l’axe des collatéraux et verticalement en référence aux ancêtres. Une troisième variation se manifesterait dans une forme de phallus collectif organisé autour de la représentation : « la sexualité est perçue normativement sous l’angle de la fécondité ». On comprendra que cette conception des Ortigues ne conteste pas la vision freudienne comme ce fut le cas de Malinowski, elle ne fait que rendre compte d’une forme de « pathoplasticité » culturelle. Avec d’autres dimensions que nous ne pouvons présenter ici, il est possible de faire le même commentaire pour Œdipe et personnalité au Maghreb d’Abdelhadi Elfakir ou bien de Œdipe en Bretagne de Philippe Carrer (1986).

C’était aussi avec un Œdipe plus singulier encore, qu’en 1932, un psychiatre japonais, Heisaku Kosawa, arrivait à Vienne pour rencontrer Freud et lui présenter son complexe d’Ajase. L’Œdipe de Sophocle « ne parlait pas bien » à Kosawa et celui-ci avait cherché un autre soubassement mythologique. Il pensait l’avoir trouvé dans l’histoire d’Ajase, (Ajatasatru), roi indien du Magadha ayant eu des démêlés épiques avec ses parents et dont la vie est reprise dans certains canons bouddhistes. On en trouvera une présentation approfondie dans un article de Okonogi Keigo, le complexe d’Ajase (1992).  À ce que l’on sait, Freud n’y a pas porté une attention particulière mais Kosawa a fait école au Japon et ses successeurs ont développé des notions qu’ils jugent spécifiques de la culture japonaise. Nous citerons brièvement pour mémoire : mishoon, traduit généralement par rancune prénatale et amae, notion rendue célèbre par Doï Takeo (1971)  dont le livre a été traduit en français sous le titre Le jeu de l’indulgence, ou encore la théorie du « tabou pré-œdipien » de Kitayama Osamu.

Quelques articles citent la conception œdipienne du psychiatre indien Girindrasekhar Bose comme culturellement singulière. Il est facile de le constater par soi-même [6], Bose a beau être en 1922 le fondateur de l’Indian Psychoanalytical Society reconnue par l’I.P.A., sa théorie n’est que la sienne et ne contient pas de références culturelles spécifiques à la manière de Kosawa. Comme avec ce dernier, Freud n’a pas tenu compte des remarques de Bose. Nous n’avons pas signalé toutes les conceptions particulières d’allure culturelle mais les remarques que nous venons de faire dans cette partie « périphérique » seraient les mêmes pour la majorité d’entre elles.

anthropologie psychanalytique

C’est précisément le titre d’un livre organisé sous la direction de Paul-Laurent Assoun et Markos Zafiropoulos (2002), lesquels sont aussi les représentants de l’association Cercle International d’Anthropologie Psychanalytique. La composition de cet ouvrage, de Lacan durkheimien à la parole dévidée du Yom Kippour en passant par la condition subjective dans les sociétés démocratiques ou les anamnèses de Freud et Rousseau, suffit à montrer qu’anthropologie psychanalytique est ici entendue comme un discours général sur l'Homme, discours organisé en référence à la psychanalyse. Nous ne sommes plus dans cet ensemble où anthropologie et ethnologie sont quasiment des synonymes. Pourquoi pas ? Alors autant dire que la psychanalyse elle-même est une anthropologie. Mais à moins que dans les temps à venir cette acception ne prenne racines dans les discours communs, l’expression anthropologie psychanalytique est plutôt généralement comprise en relation avec l’ethnologie et/ou l’anthropologie culturelle. Là, nous ne sommes pas seulement éloignés de Róheim, nous le sommes de Freud. Et c’est l’œil d’un autre maître qui veille sur ce débat. Pour en comprendre les enjeux, il suffira de citer Assoun [7] :

« Or de son côté, Lacan oppose une fin de non-recevoir personnelle et formelle à l’anthropologisation de la psychanalyse, ou à tout le moins à qui citerait son nom à l’appui d’un tel projet, avertissant que, quant à lui, l’on serait bien mal inspiré de lui attribuer « ce qui s’appelle ridiculement anthropologie psychanalytique. » (2009 :44)

Quoiqu'il en soit, le lecteur standard ne doit pas s'attendre à retrouver exactement le même champ de recherche que celui développée par l’équipe du laboratoire « Recherches en anthropologie psychanalytique » réunissant B. Juillerat, P. Bidou, J. Galinier, M. Xanthakou, A. Green, E. Smadja etc.

Une anthropologie psychanalytique est-elle possible ?, tel était le titre d’un symposium organisé par ces mêmes chercheurs. Dans le compte-rendu qu’Ariane Deluz (1997) en donnait, elle rappelait que cette manifestation s’inscrivait « dans une continuité certaine par rapport à deux réunions antérieures : le colloque Rencontres avec la psychanalyse : les fonctions du père qui s'est tenu à Paris en mai 1987 et […] le colloque Culture, Psychanalyse, Interprétation organisé par A. Deluz et S. Heald à Paris en 1991. ». Cette approche, avec ses résultats, ses interrogations et ses critiques, on en retrouvera des éléments dans le Journal des anthropologues (1996), la revue L’Homme (1999) ou encore Topique (2001). Il ne s’agit pas là d’une liste exhaustive mais seulement d’un éventail exemplaire dans le rapprochement des deux disciplines que sont l’anthropologie et la psychanalyse. En réalité, depuis les questionnements de Jean Paul Valabrega (1957) et de Roger Bastide (1972) ce dialogue ne s’est jamais interrompu même s’il est quasiment rituel d’en évoquer les relations difficiles.

Bien sûr, les principaux acteurs de cette orientation pensent qu’une anthropologie psychanalytique est possible. L’un des modèles est sans doute le travail du regretté Bernard Juillerat exposé dans Œdipe chasseur. Une mythologie du sujet en Nouvelle Guinée (1991) ou dans le recueil d’autres de ses écrits publié sous le titre Penser l'imaginaire, Essai d'anthropologie psychanalytique (2001). De Jacques Galinier (1997) confrontant les théories des Indiens otomi de l’appareil psychique avec la métapsychologie freudienne à Patrice Bidou (2001) analysant Le mythe de tapir chamane, l’anthropologie psychanalytique poursuit ses chemins de traverses au milieu de critiques plus ou moins pertinentes. Parmi elles, on pourra par exemple consulter les réflexions de Samuel Lézé (2005).

Du coté du versant psychanalytique, on mentionnera La causalité psychique, entre nature et culture (1995) de Green et plus récemment le travail réalisé par Éric Smadja, perceptible dans Le complexe d'Œdipe, cristallisateur du débat psychanalyse-anthropologie (2009) et dans La notion de travail culturel dans l'œuvre de Freud. (2008) On peut y joindre l’article antérieur de son collègue François Richard, intitulé Psychanalyse et anthropologie aujourd’hui : mythe, complexe d’œdipe et processus de subjectivation. (2003)

Pour des raisons d’accessibilité linguistique et, il faut bien le dire, des limites de nos connaissances, cette énumération sous-estime inévitablement les recherches situés hors de l’espace francophone, notamment en Italie. De même, elle frustrera certainement les lecteurs connaissant un peu ces sujets mais rappelons que l’objectif de cet addenda se limitait à pointer quelques repères dans le champ de l’anthropologie psychanalytique dont, sans conteste, Géza Róheim aura été le pionnier.

Patrick Fermi

Bibliographie ci-dessous.

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bibliographie

§  les revues citées pour elles-mêmes sont :

  • Journal des anthropologues, anthropologie et psychanalyse, AFA - EHESS, n°64-65, 1996

  • L'Homme, anthropologie psychanalytique, Lab. anthropologie sociale, EHESS, n°149, 1999

  • Topique, Psychanalyse et anthropologie, éd. L'Esprit du Temps, n°75, 2001

***

Adler Matthias (1993), Ethnopsychanalyse. Das Unbewusste in Wissenschaft und Kultur, Stuttgart-New York, Schattauer

Aouattah Ali (1993), Ethnopsychiatrie maghrébine, Paris, L'Harmattan

Arpin Serge (2006), L’ethnopsychiatrie au Québec : un enfant migrant exposé, Santé mentale au Québec, vol. 31, n° 2, 2006, p. 237-243

Assoun Paul-Laurent (2009), L’anthropologie à l’épreuve de la psychanalyse - L’envers inconscient du lien social -, dans Figures de la psychanalyse, Toulouse, Érès, 2009/1, n° 17

Assoun Paul-Laurent, Zafiropoulos Markos (2002), sous dir. de, L'anthropologie psychanalytique, éd. Economica, coll.Anthropos

Bastide Roger (1972), Sociologie et psychanalyse, Paris, PUF

Bidou Patrice (2001), Le mythe de tapir chamane - Essai d'anthropologie psychanalytique, Paris, éd. Odile Jacob

Carrer Philippe (1986), Oedipe en Bretagne : essai d'ethnopsychiatrie, Toulouse, Privat

Charuty Giordana (1992), Anthropologie et psychanalyse : le dialogue inachevé, dans Vers une ethnologie du présent, Cahier 7, pp. 75-116

Deluz Ariane (1991), article « Ethnopsychiatrie », dans Le dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie, sous la dir. de Bonte P, Izard M., Paris, PUF

Deluz Ariane (1997), Une anthropologie psychanalytique est-elle possible ?, dans le Journal des anthropologues, n°71

Devereux Georges (1977), Essais d'ethnopsychiatrie générale, Paris, Gallimard, coll. TEL

Devereux Georges (1980), De l'angoisse à la méthode, Paris, Flammarion

Devereux Georges, (1972), Ethnopsychanalyse complémentariste. Paris, Flammarion

Doi Takeo (1971), Le Jeu de l'indulgence, Paris, L'Asiathèque, 1973

Elfakir Abdelhadi (1995), Œdipe et personnalité au Maghreb, Paris, L'Harmattan

Fermi Patrick (2002), Ethnopsychanalyse : esquisse d’un roman familial, dans L’autre, cliniques, cultures et sociétés, Vol. 3, n°2

Fermi Patrick (2007), Vagabondages dans la vie et l’œuvre de Georges Devereux, Le Coq-héron, 2007/3, n° 190, p. 29-34

Galinier Jacques (1997), La moitié du monde ; le corps et le cosmos dans le rituel des Indiens Otomi, Paris, PUF

Green André (1995), La causalité psychique, entre nature et culture, Paris, 0. Jacob

Juillerat Bernard (1991), Œdipe chasseur. Une mythologie du sujet en Nouvelle Guinée, Paris, P.U.F., Le Fil rouge

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Lézé Samuel (2005), Le sens de l’équivoque : les usages de la psychanalyse en anthropologie, dans Anthropologie et Sociétés, vol. 29, n° 1, 2005, p. 205-214

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Ortigues Marie Cécile, Ortigues Edmond (1966), Oedipe africain, Paris, Plon

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Parin Paul, Morgenthaler Fritz (1956), L'analyse du caractère basée sur les schèmes de comportements de "primitifs" africains, dans  Muensterberger W. et coll., L'anthropologie psychanalytique depuis "Totem et tabou", Paris, Payot, 1976, p.156-178

Parin Paul, Morgenthaler Fritz, Goldy Parin-Matthèy (1966), Les blancs pensent trop. 13 entretiens psychanalytiques avec les Dogon, Paris, Payot

Parin Paul., Parin-Matthèy Goldy (1983)., Das obligat unglückliche Verhältnis der Psychoanalytiker zur Macht, dans Lohmann, Hans-Martin (Hrsg.), Das Unbehagen in der Psychoanalyse, Frankfurt/Main: Qumran, p.17-23

Pocreau Jean-Bernard,  et Martins Borges Lucienne (2006), Reconnaître la différence : le défi de l’ethnopsychiatrie, Santé mentale au Québec, vol. 31, n° 2, 2006, p. 43-56

Pulman Bertrand, Anthropologie et psychanalyse - Malinowski contre Freud - , Paris, PUF, coll. Sociologie d'aujourd'hui, octobre 2002

Reichmayr Johannes (2001), Einführung in die Ethnopsychoanalyse, Geschichte, Theorien und Methoden, Frankfurt, Fischer Tb.

Reichmayr Johannes (2003), Ethnopsychoanalyse, Geschichte, Konzepte, Anwendungen, Bibliothek der Psychoanalyse / Psychosozial - Verlag

Reichmayr Johannes (2003), Psychoanalyse und Ethnologie,  Biographisches Lexikon der psychoanalytischen Ethnologie, Ethnopsychoanalyse und interkulturellen psychoanalytischen Therapie, Bibliothek der Psychoanalyse / Psychosozial – Verlag

Richard François (2003), Psychanalyse et anthropologie aujourd’hui : mythe, complexe d’œdipe et processus de subjectivation , dans la Revue Topique, 2003, 84, p. 89-102

Smadja Éric (2008), La notion de travail culturel dans l'œuvre de Freud, dans Psychologie clinique, 2008, n°26, pp 9-19

Smadja Éric (2009), Le complexe d'Œdipe, cristallisateur du débat psychanalyse-anthropologie, Paris, PUF

Sterlin Carlo (2006), L’ethnopsychiatrie au Québec : bilan et perspectives d’un témoin acteur clé, Santé mentale au Québec, vol. 31, n° 2, 2006, p. 179-192

Valabrega Jean Paul, (1957), L’anthropologie psychanalytique, dans La Psychanalyse, 3 : 223-245

notes

[1] Bien entendu, l’histoire de cette ouverture est plus complexe. Le Totem et tabou de Freud a précédé l’œuvre de Róheim et il n’est guère de psychanalystes de la première génération qui ne se soit aventuré dans le champ anthropologique. On pense spontanément à Abraham, Rank, Sachs etc. et le trop méconnu Theodor Reik. Cependant Róheim est le premier à aller sur le terrain et à amender son « allégeance » à Freud sous l’influence de ce qu’il découvrait. Au-delà des champs psychanalytique, psychiatrique et psychologique, on ne saurait sous-estimer l'influence des courants dits culturalistes dans les problématiques psychisme vs culture.

[2] Cette question mériterait un cadre spécifique, aussi renvoyons-nous à la bibliographie de Devereux.

[3] Voir les titres suivants : Rechtman : De la psychiatrie des migrants au culturalisme des ethnopsychiatries dans Hommes & Migrations 2000 ;(1225) :46-61 ; Douville : Contre l’ethnopsychiatrie, dans Politique Santé 1998 ;(2) : 57 ; Charles-Nicolas : Pour en finir avec l’ethnopsychiatrie dans Synapse 1998 ; (147) : 1-3 ; etc.

[4] La première citation est dans : Roudinesco E, Plon M., Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, 1997, article ethnopsychanalyse, page 270-273. La seconde se réfère à l’article Psychiatrie transculturelle : le retour à la barbarie, publié dans Perspectives Psy, 2005/1, Vol. 44.

[5] Il n’est pas impossible qu’en une sorte de retournement le destin de l’ethnopsychiatrie de la clinique Jean-Talon préfigure celui de l’ethnopsychiatrie française. En effet, d’année en année la distance d’avec la psychanalyse devient sensible avec, en parallèle, une intégration progressive de références théoriques et de pratiques extra-analytiques.

[6] Voir Nimylowycz Jean, Un aspect méconnu de l'histoire de la psychanalyse : la reformulation de la théorie du complexe d'Œdipe par Girindrasekhar Bose, dans Recherches en psychanalyse, 2004/1, n°1, p. 213 à 217 et dans la même revue un article traduit de Bose lui-même, Genèse et résolution du désir œdipien, p. 189 à 203

[7] P.L. Assoun référencie la citation de Lacan : J. Lacan, Le Séminaire, Livre XVI, D’un Autre à l’autre, 13 novembre 1968, Paris, Le Seuil, 2006, p. 12

 

© Association Géza Róheim - Fermi Patrick - 17 septembre 1998.grille.gif (47 octets)texte créé pour le web le 07 mars 2013