La liste ci-dessous est une compilation personnelle. L'essentiel des références qui ont permis de la constituer sont indiquées dans la page précédente dans le lien Bibliographie et sites. Elles sont nord-américaines dans leur quasi totalité. .Les parties empruntées au DSM sont entre parenthèses et sont marquées à leur fin propre par DSM. La traduction française du DSM IV est dépendante de la vision culturelle américaine ; ce qui est paradoxal considérant la philosophie du projet de l'American Psychiatric Association. Quels arguments permettent d'avancer cette opinion ?
- Sur 25 syndromes référencés, plus de la moitié relève du monde hispanique (en réalité de celui des "Latinos" des E.U.), du monde asiatique (enfin seulement Chine - Corée - Japon) et des autochtones américains. Le monde méditerranéen se voit doté d'un seul mauvais oeil, le continent indien du seul célèbre dhat et le continent africain se réduit d'ouest en est à une bouffée délirante, au zar éthiopien et au brain fag des malheureux étudiants africains "face aux défis de l'enseignement" (dans le texte).
- Le monde arabo-berbère n'est pas représenté. On peut éventuellement le comprendre des américains qui visiblement ne s'intéressent qu'à leurs minorités migrantes et autochtones mais des psychiatres français... On peut effectivement se demander pourquoi les zar(s) éthiopiens ont été préférés aux djinns (djoun..), aux rabs sénégalais, aux neak ta cambodgiens, aux phi laotiens etc. enfin, à tous ceux que l'on rencontre tous les jours. Les travaux de Collomb se réduisent-ils à la seule bouffée délirante ?
- Cela dit cette annexe est une avancée dans la prise en compte de l'altérité ou pour le moins une brèche dans la nouvelle croyance monoidéique au Génie Statistique.
Ajase ( complexe d' ) : [亜闍世コンプレックス] : Le nom japonais est l’adaptation du nom chinois ( 阿 閻 世 ) lui-même équivalent du sanskrit Ajātaśatru. Le complexe d'Ajase doit son existence au psychiatre japonais Heisaku Kosawa. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une pathologie spécifique mais selon cet auteur d'une modalité culturelle du complexe d'œdipe. Comme Freud qui atteignit Œdipe à partir de celui de Sophocle, Kosawa aborda Ajase à partir du récit d’Ajātaśatru mentionné dans le Sūtra du Nirvāna et dans le Kyōgyōshinshō, ouvrage majeur du moîne Shinran (12e siècle). On y retrouve l'ambivalence, le meurtre, le destin etc. et une notion japonaise, mishōon ( 未 生 怨 ) quasiment intraduisible mais néanmoins connue sous l'expression "rancune prénatale".
Amok. (parfois mata elap). "Épisode dissociatif caractérisé par une période de cafard suivi par un comportement extrêmement violent, agressif ou homicide envers des personnes et des objets. L'épisode semble être déclenché par un affront ou une insulte et semble n'atteindre que des hommes. L'épisode est souvent accompagné par des idées de persécution, de l'automatisme, de l'amnésie, un état d'épuisement avec retour à l'état pré morbide après l'épisode. Dans certains cas, l'amok peut se produire durant un épisode psychotique bref ou constituer le début ou une exacerbation d'un processus psychotique chronique. Les comptes-rendus originels qui utilisaient ce terme provenaient de Malaisie. Un schéma de comportement identique est retrouvé au Laos, aux Philippines, en Polynésie (cafard ou catbard), en Papouasie - Nouvelle-Guinée et à Porto Rico (mal de pelea) ainsi que parmi les Navajo (iicbaa)".DSM. [peut se rapprocher du populaire et ancien going postal américain.]
Anorexia mirabilis ou holy anorexia: (Europe médiévale): Importante restriction alimentaire associée à de la dévotion religieuse. Dans ce cadre, ce n'était pas considéré comme pathologique. Ces termes ne sont plus utilisés si ce n'est par les historiens.
Anorexia nervosa (Amérique du Nord - Europe de l'Ouest): sévère privation alimentaire souvent associée à une crainte morbide de l'obésité. Apparemment inconnue dans le monde chinois jusqu'à très récemment.
Ataque de nervios. "Idiotisme de souffrance principalement décrit parmi les Latinos des Caraïbes, mais identifié parmi de nombreux groupes de Latino-américains et de Latino-méditerranéens. Habituellement, les symptômes comprennent: cris incontrôlables, crises de pleurs, tremblements, sensation de chaleur dans le thorax montant à la tête et agression physique ou verbale. Des expériences dissociatives, des épisodes de perte de connaissance ou ressemblant à des convulsions, des gestes suicidaires sont présents lors de certaines attaques mais pas dans d'autres. Une caractéristique générale d'une ataque de nervios est la sensation d'être hors de contrôle. Les ataques de nervios se présentent fréquemment comme le résultat direct d'un événement stressant concernant la famille (p. ex., la nouvelle du décès d'un être très proche, la séparation ou le divorce d'avec le conjoint, des conflits avec le conjoint ou les enfants, ou le fait d'être le témoin d'un accident impliquant un membre de la famille). Les personnes peuvent éprouver de l'amnésie pour ce qui s'est passé pendant l'ataque de nervios, mais ils retournent rapidement à leur niveau de fonctionnement habituel. Bien que la description de certaines ataques de nervios corresponde à celle de l'attaque de panique du DSM-IV, l'association de la plupart des ataques avec un événement déclenchant et l'absence fréquente de symptômes-clés de peur intense ou d'appréhension les distinguent du Trouble panique. L'Ataque va de l'expression normale de la souffrance non associée à un trouble mental aux présentations symptomatiques associées aux diagnostics de Trouble anxieux, Trouble de l'humeur, Trouble dissociatif ou Trouble somatoforme" DSM.
Bilis et colera "(aussi désigné muina) on pense que la cause sous-jacente de ce syndrome est le fait de ressentir une colère extrêmement forte ou de la rage. La colère est considérée parmi de nombreux groupes Latinos comme une émotion particulièrement puissante qui peut avoir des effets directs sur le corps et qui peut exacerber des symptômes existants. L'effet majeur de la colère est de perturber l'équilibre du centre du corps (qui est compris comme un équilibre entre les valences chaudes et froides et entre les aspects matériels et spirituels du corps). Les symptômes peuvent inclure : brusque tension nerveuse, céphalées, tremblements, hurlements, problèmes gastriques, et, dans les cas plus sévères, perte de conscience. Une fatigue chronique peut être la conséquence de cet épisode aigu." DSM.
Bouffée délirante. "Syndrome observé en Afrique de l'Ouest et à Haiti. Ce terme français fait référence à une explosion brutale d'un comportement agité et agressif, d'une confusion marquée, d'une agitation psychomotrice et est parfois accompagné d'hallucinations visuelles et auditives ou d'idéation persécutoire. Ces épisodes peuvent ressembler à un épisode de Trouble psychotique bref." DSM.
Brain fag ou brain fog. "Terme initialement utilisé en Afrique de l'ouest faisant référence aux conditions subies par les étudiants des collèges ou universités face aux défis de l'enseignement. Les symptômes comportent des difficultés de concentration, de mémoire, d'idéation. Les étudiants disent souvent que leur cerveau est " fatigué ". D'autres symptômes somatiques sont habituellement centrés sur la tête et le cou : douleur, pression ou raideur, vision trouble, chaleur ou brûlure. " Lassitude du cerveau " ou fatigue " de trop penser " est un idiotisme de souffrance dans de nombreuses cultures et les syndromes qui en résultent peuvent ressembler à certains Troubles anxieux, dépressifs et somatoformes." DSM.
Dhat "Terme diagnostique populaire utilisé en Inde pour faire référence à une anxiété sévère et des préoccupations hypocondriaques associées à la perte de sperme, à une décoloration blanchâtre des urines et à des sensations de faiblesse et d'épuisement. Similaire au jiryan (Inde), sukra prameba (Sri Lanka) et sben-k'uei (Chine)." DSM.
Djinn - majnoun - madrûb, maskûn, mamlûk et malbûs. Djinn est le terme arabe désignant une forme d'entité invisible à nos yeux mais reconnue dans le Coran. Les termes suivants renvoient à différentes modalités d'action de ces entités. C'est une conception très présente au Maghreb. Voir notre page Djinns et Hommes
Falling out ou blacking out. "Ces épisodes se rencontrent principalement dans le Sud des États-Unis et dans les Antilles. Ils sont caractérisés par une perte de connaissance soudaine, qui se produit parfois sans prodromes, mais qui est parfois précédée par des sensations d'étourdissement ou de " nager " dans la tête. L'individu garde généralement les yeux ouverts, mais fl prétend ne rien pouvoir voir. L'individu habituellement entend et comprend ce qui se passe autour de lui mais se sent incapable de bouger. Ceci peut correspondre à un diagnostic de Trouble de conversion ou de Trouble dissociatif." DSM.
Ghost sickness. "Préoccupation par la mort et les défunts (parfois associée à la sorcellerie) fréquemment observée parmi les membres de nombreuses tribus indiennes américaines. Des symptômes variés peuvent être attribués à la ghost sickness, incluant mauvais rêves, faiblesse, sensation de danger, perte d'appétit, évanouissement, étourdissement, peur, anxiété, hallucinations, perte de conscience, confusion, sentiments d'impuissance et sensation de suffocation." DSM.
Grisi siknis: (Indiens Miskito (var.Zambo) du Nicaragua et de l’Honduras ). Les symptômes sont des maux de tête, de l’anxiété, de l’angoisse, des errances sans but. Quelques similarités avec le pibloktoq.
Hikikomori - 引きこもり - 引き篭り – désigne une conduite d’évitement social touchant des adolescents et des jeunes adultes qui se cloîtrent dans une pièce (souvent familiale) durant plusieurs mois, voire des années. Longtemps décrite comme spécifiquement japonaise, cette pathologie est aujourd’hui observable dans d’autres régions du monde, dont l’Europe. Les Chinois la désigne comme 隱蔽青年. Hi: wa itck ou Hi-Wa itck: Devereux décrit ce trouble dans Ethnopsychiatrie des indiens Mohave. Il le range dans les troubles de l’humeur (névrose de cœur). On y observe insomnie, tristesse, perte d’appétit, parfois suicide s’il est associé à une séparation non-acceptée avec une personne aimée ; le plus souvent jeune épouse d’un Mohave âgé.
Hsieh-ping : dénomination taiwanaise recouvrant un court état de transe considéré comme la possession par un esprit ancestral voulant communiquer avec d’autres membres de la famille. Il inclut des trémulations, de la désorientation, du délire, des hallucinations auditives et visuelles.
Hwa-byung. "(aussi connu sous le nom de wool-hwa-byung ). Syndrome populaire coréen traduit littéralement en français comme " syndrome de colère " et attribué à la suppression de la colère. Les symptômes comprennent: insomnie, fatigue, panique, peur d'une mort imminente, dysphorie, indigestion, anorexie, dyspnée, palpitations, douleurs et souffrances généralisées et sensation d'une masse dans l'épigastre." DSM. Plus littéralement que ne le dit le DSM, hwa-byung ou hwabyeong, comme le montrent les écritures coréenne et chinoise, 화병 - 火病, est la "maladie du feu". Il est vrai que l'association feu et colère est peut-être un invariant universel.
Koro. "Syndrome de rétraction génital (GRS en anglais).Terme probablement d'origine malaise (Macassarese or Buginese ; rétrécissement ou tortue) qui se réfère à un épisode d'anxiété aiguë et soudaine liée à la crainte que le pénis (ou chez les femmes, la vulve et les seins) ne pénètre dans le corps entraînant éventuellement la mort. Le syndrome est rapporté dans le sud et l'est de l'Asie où il est décrit par une variété de termes locaux comme sbuk yang, shook yong et suo yang (chinois), jinjinia bemar (Assam) ou rok joo (Thaïlande). On le trouve occasionnellement à l'ouest. A certains moments, le Koro se produit sous formes d'épidémies locales dans des régions est-asiatiques. Ce diagnostic est inclus dans la Classification Chinoise des Troubles Mentaux, deuxième édition (CCTM-2)." DSM. [L'attention porté au koro est cependant disproportionnée par rapport aux cas connus. Ceux-ci concernent essentiellement des hommes. Le cas typique est celui d'un homme urinant dans le froid ou sous l'effet d'une émotion et qui constate que son pénis rétrécit. Il saisit celui-ci et appelle à l'aide. Si personne ne l'aide, des moyens mécaniques peuvent être utilisés : cordes, baguettes, serre-joints, pinces, poids. Quelques cas individuels ont pu entraîner une sorte de contagion. La plus célèbre a été observée à Singapour en 1967. La médecine chinoise traditionnelle considère le suo yang comme le symptôme d'un déséquilibre entre les deux principes classiques dans le sens d'un déficit yang. Kundalini syndrome : voir réaction psychotique au qi gong. Kundalini - कुण्डलिनी - est un terme sanscrit désignant une force siégeant dans un chakrat au bas de la colonne vertébrale. Certaines formes de yoga visent à la maîtriser en la faisant remonter afin d'atteindre un éveil spirituel.
Latah. "Hypersensibilité à une frayeur soudaine, souvent avec échopraxie, écholalie. suggestibilité, et comportement dissociatif ou état ressemblant à des transes. Le terme latab est originaire de Malaisie ou d'Indonésie, mais le syndrome a été identifié dans de nombreux endroits du monde. D'autres termes pour cet état sont amurakb, irkbnii, ikota, olan, myriachit et menkeiti (groupes sibériens), bah tscbi, bah-tsi, baah ji (Thaïlande), imu (Ainu, Sakhaline, Japon), et mali-mali et silok (Philippines). En Malaisie, ce trouble est plus fréquent chez les femmes d'âge moyen." DSM.
Locura. "Terme utilisé par les latinos des États-Unis et d'Amérique latine pour désigner une forme sévère de psychose chronique. Cet état est attribué à une vulnérabilité héréditaire, aux conséquences des multiples difficultés de la vie ou à une combinaison de ces deux facteurs. Les symptômes présentés par les individus atteints de locura comprennent: incohérence, agitation, hallucinations auditives et visuelles, incapacité à suivre les règles de la vie en société, comportement imprévisible et parfois violence." DSM.
Mal de ojo. "Concept retrouvé largement dans les cultures méditerranéennes et dans d'autres endroits du monde. Mal de ojo est un terme espagnol qui a été traduit en français par " mauvais œil ". Les enfants sont spécialement à risques. Les symptômes comprennent: sommeil agité, pleurs sans cause apparente, diarrhées, vomissements et fièvre chez l'enfant ou le nourrisson. Parfois, les adultes (plutôt les femmes) peuvent être atteints." DSM.
Nervios." idiotisme commun de souffrance parmi les Latinos des États-Unis et d'Amérique latine. Dans un certain nombre d'autres groupes ethniques, on trouve des concepts apparentées au nervios, bien qu'ils soient souvent quelque peu différents (comme le nevra chez les grecs d'Amérique du nord). Nervios fait référence à la fois à un état général de vulnérabilité aux expériences de vie stressantes et à un syndrome occasionné par les circonstances d'une vie difficile. Le terme nervios inclut une grande variété de symptômes de souffrance émotionnelle, de malaises somatiques et d'incapacité fonctionnelle. Les symptômes les plus communs comportent: céphalées et " douleur au cerveau ", irritabilité, problèmes gastriques, problèmes de sommeil, nervosité, pleurs faciles, troubles de la concentration, tremblements, bourdonnements d'oreilles, et mareos (étourdissement avec occasionnellement des exacerbations ressemblant à un vertige). Le nervios a tendance à être un problème continu, bien qu'il y ait des différences dans le degré d'incapacité manifesté. Le nervios est un syndrome très vaste qui va des cas sans trouble mental à des présentations cliniques qui ressemblent aux Troubles de l'adaptation, aux Troubles anxieux, aux Troubles dépressifs aux Troubles dissociatifs, aux Troubles somatoformes ou aux Troubles psychotiques. Le diagnostic différentiel se fondera sur la constellation de symptômes présentés, sur la nature des évènements sociaux associés à la survenue et à l'évolution du Nervios et sur le niveau d'incapacité éprouvé." DSM.
Oma : Connu au Bénin (ex - Dahomey) comme "un accès de transe collective réactionnelle à l'offense d'une divinité" F. Laplantine, dans Maladies mentales et thérapies traditionnelles en Afrique Noire.
Paraphrénie d’involution : Désordre paranoïde survenant à la quarantaine et reconnu comme tel en Espagne et en Allemagne.
Pibloktoq ou hystérie arctique. "Épisode dissociatif aigu accompagné d'agitation extrême, pouvant durer jusqu'à 30 minutes et suivi fréquemment de convulsions et de coma pouvant durer jusqu'à 12 heures. Bien que des variations régionales existent dans la terminologie du trouble, il a essentiellement été observé dans les communautés esquimaudes arctiques et subarctiques. L'individu peut se replier sur lui-même ou être légèrement irritable quelques heures ou quelques jours avant la crise dont, typiquement, il gardera une amnésie complète. Pendant la crise, l'individu peut arracher ses vêtements, casser des objets, crier des obscénités, manger des excréments, s'enfuir d'un abri protecteur ou réaliser d'autres actes irrationnels ou dangereux." DSM. Cette description omet l'état de suggestion intense aux autres humains mais aussi à toutes incitations (animaux, plantes, objets ..) extérieures.
Réaction psychotique de qi-gong. "Terme décrivant un épisode aigu et limité dans le temps, caractérisé par des symptômes dissociatifs, paranoïaques et par d'autres symptômes psychotiques ou non-psychotiques qui peuvent se produire après la participation à une pratique hygiénique populaire: le qi-gong (" exercice d'énergie vitale "). Les individus excessivement impliqués dans cette pratique sont particulièrement vulnérables. Ce diagnostic est inclus dans la deuxième édition de la Classification Chinoise des Troubles Mentaux (CCTM-2)." DSM. Les Chinois la désignent comme 走火入魔 - zǒu huǒ rù mó - et l'identifient comme le syndrome de Kundalini, nom donné à une forme de psychose survenant chez des personnes pratiquant des exercices spirituels orientaux. . [Cette réaction est vraisemblablement récente. Elle est liée à la vogue du Taijiquan (Tai chi ch'üan) pratiqué collectivement sous la direction de moniteurs.] Addition : le Taijiquan (WG: Tai chi ch'üan) est à la fois un art martial et un corpus d’exercices "physiques" qui a été adopté par la République Populaire de Chine mais aussi dans les dernières années aux États-Unis et en Europe. Le qi peut être compris comme une sorte d’énergie vitale que les exercices canalisent, harmonisent, développent etc…Lors de réunions collectives il a été remarqué des réactions comparables à ce que l’on peut observer dans certains groupes chrétiens dits charismatiques : de la glossolalie, des sortes de convulsions ou de mouvements désordonnés en lien apparent avec le qi du leader. De nombreux participants disent en recevoir de nombreux bénéfices mais d’autres souffrent de ce que le DSM nomme réaction psychotique du qi gong. Un cas est rapporté dans : Lim, Russell F., and Lin Keh-Ming. (1996) "Cultural formulation of psychiatric diagnosis: Case No. 03: Psychosis following qi-gong in a Chinese immigrant." Culture, Medicine, and Psychiatry 20:369-378.
Rootwork. "Interprétations d'origine culturelle qui attribuent une maladie à des sortilèges, de la magie, de la sorcellerie ou à la mauvaise influence d'une autre personne. Les symptômes peuvent comporter de l'anxiété généralisée et des plaintes gastro-intestinales (p. ex., nausées, vomissements, diarrhée), de la faiblesse, des étourdissements, une peur d'être empoisonné et parfois une peur d'être tué (" mort voodoo "). Les " roots ", " maléfices " ou " sortilèges " peuvent être " mis " ou placés sur d'autres personnes, provoquant une série de problèmes émotionnels et psychologiques. La personne ensorcelée peut même craindre la mort jusqu'à ce que la " root " ait été " enlevée " (éliminée), habituellement grâce à l'intervention d'un médecin des " roots " (un guérisseur selon cette tradition), qui peut aussi être appelé pour ensorceler un ennemi. Le " Rootwork " est trouvé dans le sud des États-Unis parmi les populations américaines d'origine africaine et européenne, ainsi que dans les sociétés caraïbes. On le connaît également dans les sociétés latinos comme mal puesto ou brujeria." DSM.
Sangue dormias." (" le sang dormant ") Ce syndrome est trouvé parmi les Portugais du Cap Vert (et les immigrants du Cap Vert aux États-Unis) et comporte douleur, engourdissement, tremblements, paralysie, convulsions, apoplexie, cécité, crises cardiaques, infections et fausses couches." DSM.
Scythes (maladie des) : maladie décrite par Hippocrate dont les symptômes seraient l'impuissance et la féminisation de nombreux hommes scythes.
Shenfing shuairo. "("neurasthénie") En Chine, état caractérisé par une fatigue physique et mentale, des étourdissements, des céphalées, d'autres douleurs, des difficultés de concentration, des perturbations du sommeil et des pertes de mémoire. D'autres symptômes comprennent : - problèmes gastro-intestinaux, dysfonctionnement sexuel, irritabilité, émotivité et divers signes suggèrent des troubles du système nerveux autonome. Dans de nombreux cas, les symptômes correspondraient aux critères d'un Trouble anxieux et d'un Trouble de l'humeur du DSM-IV. Ce diagnostic est Inclus clans la deuxième édition de la Classification chinoise des troubles mentaux (CCTM-2)" DSM.. [Arthur Kleinman en a fait le rapprochement d'avec les états dépressifs majeurs. La notion de neurasthénie inventée au XIXème par George Bread a été adoptée avec enthousiasme par les Chinois qui pouvaient certainement y retrouver leurs représentations traditionnelles concernant les "courants d'énergie" appliquées à des entités chinoises reconnues ]
Shen k'uei (Taïwan) ;" shenkui (Chine) Désignation populaire chinoise décrivant une anxiété marquée ou des symptômes de panique accompagnés de plaintes somatiques pour lesquelles aucune cause physique ne peut être démontrée. Les symptômes incluent étourdissements, mal de dos, fatigabilité, faiblesse générale, insomnie, rêves fréquents et plaintes de dysfonctionnement sexuel (éjaculation précoce et impuissance). Les symptômes sont attribués à une perte excessive de sperme lors de relations sexuelles trop fréquentes, de masturbation, d'émissions nocturnes, ou la miction d'une " urine blanche et trouble " interprétée comme contenant du sperme. La perte du sperme est angoissante parce que, selon la croyance, elle représente la perte de l'essence vitale d'un individu et peut, par conséquent, menacer la vie." DSM. [En tant que syndrome de perte de semence le shenkui est à rapprocher du dhat indien. Considéré comme une déficience en principe (énergie) yang en Chine. Le shenkui est parfois décrit comme une "faiblesse des reins" en adéquation avec le point de vue classique qui postule que ce sont ces derniers qui transforment le sang en sperme. Pa-leng et pa-feng sont deux autres syndromes propres à une culture qui, par défaut de yang, peuvent être classés dans la même ensemble que le shenkui. Pa-leng est une phobie du froid et pa-feng du vent.
Shin-byung. "Dénomination coréenne pour un syndrome dans lequel les phases initiales sont caractérisées par de l'anxiété et des plaintes somatiques (faiblesse généralisée, étourdissements, peur, anorexie, insomnie, problèmes gastro-intestinaux) avec ensuite dissociation et possession par des esprits ancestraux." DSM.
Shinkeishitsu : syndrome connu au Japon et marqué par des obsessions, de l’ambivalence et du perfectionnisme, de l’hypocondrie et de la neurasthénie.
Spell."État de transe dans lequel les individus " communiquent " avec des proches décédés ou avec des esprits. Parfois, cet état est associé à de brèves périodes de changement de personnalité. Ce syndrome spécifique d'une culture donnée se rencontre parmi les américains d'origine africaine et européenne dans le sud des États-Unis, Les spells ne sont pas considérés comme des phénomènes médicaux dans la tradition populaire, mais ils peuvent être interprétés à tort comme des épisodes psychotiques en pratique clinique." DSM.
Susto. "(" peur " ou " perte de l'âme "). Maladie populaire prévalant chez certains Latinos aux États-Unis et parmi les populations du Mexique, d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. A l’origine le susto paraissait concerner les indiens Kechua des Andes. Le susto est aussi appelé espanto, pasmo, tripa idea, perfida del alma ou cbibib. Le susto est une maladie attribuée à un évènement effrayant qui provoque le départ de l'âme hors du corps, ce qui cause malheur et maladie. Les personnes atteintes de susto éprouvent aussi des tensions importantes dans leurs contacts sociaux. Les symptômes peuvent apparaître n'importe quand, des jours ou des années après l'évènement effrayant. Dans des cas extrêmes, le susto pourrait - pense-t-on - entraîner la mort. Les symptômes typiques comprennent des troubles de l'appétit, un sommeil insuffisant ou excessif, un sommeil perturbé ou des rêves, une sensation de tristesse, un manque de motivation pour faire quoi que ce soit, des sentiments de dévalorisation et de malpropreté. Les symptômes somatiques accompagnant le susto incluent : douleurs musculaires, céphalées, douleurs gastriques et diarrhées. Les guérisons rituelles se concentrent sur le rappel de l'âme dans le corps et la purification de la personne pour rétablir l'équilibre corporel et spirituel. Différentes présentations de susto peuvent s'apparenter au trouble dépressif majeur, à l'État de stress post-traumatique et aux Troubles somatoformes. Des croyances étiologiques et des tableaux symptomatiques similaires sont trouvés dans de nombreux endroits du monde." DSM. Sabine Hargous, se référant au meilleur spécialiste, le docteur Sal y Rosas (F), (El mito de Jani o susto, revue Sanidad de Policia, Lima, n°18,1958)
Tabanka : dépression sévère de la Trinidad associée à un taux important de suicides chez des hommes abandonnés par leurs femmes. Taijin kyōfushō - 対人恐怖症 -. Phobie culturellement distincte au japon, qui ressemble d'une certaine façon aux Phobies sociales du DSM-IV. Ce syndrome concerne le comportement de certains individus craignant intensément que leur corps, une partie de leur corps ou le fonctionnement de leur corps ne déplaise, n’embarrasse ou n'agresse les autres par l'apparence, l'odeur, les expressions faciales ou les mouvements. Ce syndrome est inclus dans le système diagnostique officiel japonais des troubles mentaux qui en différencie des sous catégories : Sekimen-kyofu, crainte de rougir ; Shubo-kyofu, crainte d'avoir un corps difforme (dysmorphophobie ?) ; Jikoshisen-kyofu, crainte du regard ; Jikoshu-kyofu, crainte d'incommoder par les odeurs corporelles. Taravana : Nom polynésien d'un trouble d'allure psychotique, se rapprochant de la symptomatologie schizophrénique. Voir Lorin Claude, Taravana : un Modèle d'inconduite propre à la culture polynésienne, dans Nervure, T. XV, n° 9, 2002-2003
Windigo ou witiko : trouble concernant les indiens Algonquins (ou Algonkin), Cree, Ojibwa du Canada et du nord-est des E.U.). Syndrome de cannibalisme compulsif. Windigo a été supposé une conséquence de la consommation de chair humaine pendant des périodes de famines. Ensuite le cannibale était considéré comme possédé par le désir de tuer et de manger des humains. Le windigo a aussi été décrit avec des symptômes de mélancolie, d’hallucinations de transformation en witigo, homme devenu monstre avec un cœur de glace et vomissant de la glace, le conduisant à des meurtres cannibales. Des velléités suicidaires venant parfois éviter le passage à l’acte. Voir dans Lou Marano. "Windigo psychosis: the anatomy of an emic-etic confusion." In The Culture-Bound Syndromes. Ronald Simons and Charles Hughes. (eds.) Boston, MA: D. Reidel Publishing Company. 1985.
Zar. "Terme général employé en Éthiopie, Somalie, Égypte, Soudan, Iran et dans d'autres sociétés d'Afrique du Nord et du Moyen Orient en rapport avec la possession d'un individu par les esprits. Les personnes possédées par un esprit peuvent subir des épisodes dissociatifs qui peuvent se manifester par des cris, des rires, le fait de se cogner la tête contre un mur, de chanter ou pleurer. Ces personnes peuvent être apathiques ou repliées sur elles-mêmes, refuser de manger ou d'accomplir les tâches quotidiennes ou elles peuvent développer à long terme une relation avec l'esprit possesseur. Localement, un tel comportement n'est pas considéré comme pathologique." DSM. Le terme Zar peut à la fois désigner l'esprit possédant et la cérémonie "thérapeutique". Voir de Michel Leiris, La possession et ses aspects théâtraux chez les éthiopiens du Gondar, Paris, Le Sycomore, 1981. L'ensemble du phénomène zar présente beaucoup de ressemblances avec celui lié aux djinns du monde arabo-musulman. 
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